« Et puis? Est-ce que c’est ça qui est ça finalement? Car si vous ne disposez pas d’une science absolue pour me faire savoir, m’imposer vos incertitudes comme certitudes légitimes pour vous attaquer à ma liberté ne recevra jamais mon consentement. - Oui, mais papa, c’est quoi ta source? - Moi… qu’on en a mis en « crisse » ou en Christ, l’un ou l’autre, au choix semble-t-il… Et j’en laisse des traces pour investiguer et pour stimuler votre intelligence en créant une discussion différée sur des sujets que je ne pouvais aborder avec vous de façon aussi élaborée au quotidien, vu leur formulation particulière, mon propre apprentissage et votre maturité concernant le fait de subir naïvement l’influence d’un univers préfabriqué de pensées qui vous réconforte, vous divertit ou vous menace pour mieux vous endormir et vous faire consentir à vendre votre âme. Savoir s’y opposer devient alors une épreuve existentielle afin d’éviter d’entretenir le chemin classique de l’abrutissement, de la dégénérescence, de la corruption, de la pollution de soi et des autres. Car demander à ceux qui mentent sans arrêt de ne plus le faire tout en les maintenant politiquement responsables du rétablissement de l’intégrité d’un monde relève de l’idiotie pur et simple; et elle dure depuis trop longtemps. Ce rétablissement commence d’abord par soi-même. Et pour votre père bien-pensant qui pensait bien penser, le retour à la réalité s’est d’abord présenté sous le joug d’une très grande et personnelle leçon d’humilité, le schisme de son savoir. Il va ensuite s’accélérer à travers tous ces évènements planétaires majeurs survenant peu de temps après et menant à une écoute plus attentive d’une armée incroyable d’objecteurs de vérité qui, à travers le temps et maintes souffrances, ont réussi à révéler l’ampleur et l’horreur de l’organisation de certains crimes commis contre l’humanité. L’univers devenait enfin cohérent, le hasard n’était plus. Mais comment illustrer cette psychologie complaisante d’un monde qui pactise avec le mensonge, la manipulation et l’omerta afin de grimper les échelons des plus hautes sphères des plus hautes tours? Et comment dans ce contexte ne pas se faire avoir encore une fois par le discours de la nécessité de s’abonner à une nouvelle réalité qui un jour sera accessible alors que personne ne semble s’entendre sur ses multiples formes proposées? Dans le premier cas, en cessant de jouer à l’ignorance et dans le deuxième, en cessant de douter de ma volonté de prendre en charge sa compréhension. Cela implique de vous montrer qu’avec de l’humilité, de l’ouverture d’esprit, du discernement, l’être humain est cette énergie qui peut utiliser un amour intelligent pour se défendre et créer un univers plus juste et équilibré. C’est bien beau de le dire, mais encore me faut-il l’incarner concrètement, histoire d’être un minimum crédible à vos yeux et aux miens. Pas si simple face à ce vedettariat insécure de vouloir bien paraître sur l’écran de fumée de la vertu sociale en réseaux de chaînes. Voilà pourquoi l’Oracle de Delphes s’est vu forcé de déclarer que l’Homme qui n’était rien est à nouveau l’homme le plus intègre de cette planète. Pour votre père, de le prétendre et de le croire ne fera certainement pas de lui, à l’instar de Socrate, l’homme le plus sage, mais ce n’est que simple jeu de cœur et d’esprit. Et si quoique ou qui que ce soit le lui impose de façon belliqueuse ou amicale, qu’il en soit bien avisé, il se l’imposera automatiquement à lui-même et il ne pourra y échapper. Mais ne croyez pas en votre père, ayez plutôt foi en lui. La foi est un savoir intuitif, c’est une connexion, pas une croyance. Croire c’est se soumettre, alors que savoir, c’est se libérer. Conséquemment, sachez ce que je suis, ce que je dis et ce que je fais; car peu importe les murmures à mon égard, je vous protègerai avec mon ombre que le temps nécessaire à la révélation de votre propre lumière. Et c’est à ce moment précis que je saurai qui vous êtes, ce que vous dites, ce que vous faites et que ma propre lumière se révèlera à vous. Mais ensemble, commençons donc par intégrer l’idée de ne plus être endormis et dominés par des pouvoirs qui exploitent la dépendance par la croyance ou le contrôle du savoir. »